la naissance de mon Guillaume chéri

Le 9 mars je me lève comme chaque jour depuis 3 semaines je n'en peux plus je voudrais tant que tu sortes. l'anniversaire de ton frère arrive à grands pas et je suis très chagrinée à l'idée que vous ayiez la meme date d'anniversaire et meme la meme semaine d'anniversaire c'est pour dire...

hier j'ai ete faire mon cours de sophrologie chez ma sage femme et elle a tenté un decollement qui n'a strictement rien provoqué. mon col est pourtant ouvert à 2 depuis plusieurs jours, les faux travail s'enchainent... mais tu n'es toujours pas là!

j'ai rdv à la maternite pour un monitoring de fin de grossesse je suis tres surveillée à cause de mon diabete gestationnel qui est tres bien maitrisé avec seulement le regime et ce depuis le mois de decembre...
curieusement mes taux sont plus que bons et pourtant je fais quelques ecarts pour me remonter le moral.
lors du monitoring une fois de plus ton coeur bat trop vite...autour de 180...et la sage femme s'inquiete j'ai de la tension...trop donc on fait un controle et j'attends les resultats partagée entre l'excitation de ta naissance qui pourrait etre provoquée et la peur que tu n'ailles pas bien. moi je veux te voir mais je veux que tu ailles bien et j'aimerais aussi que tu te decides tout seul...

seulement en cette fin de grossesse j'ai tres peur..peur de te faire du mal en mangeant, peur de ne pas arriver à te sortir vu les commentaires de la gynecoloque et des echographies qui me stressent avec les risques de macrosomie avec le diabete alors que tu as toujours ete parfait sauf que tu aurais de grands pieds...

(il est vrai que tes pieds au jour d'aujourd'hui sont grands ok;))

bref

donc je téléphone à ton papa en le prevenant que surement il devra me rejoindre ne cas de declenchement... si tu continue en tachycardie cela voudra dire que tu es en souffrance seulement depuis deja 3 semaines les monitos montrent souvent cet etat ce qui n 'est pas fait du tout pour me rassurer...

je sens que c'est le moment que tu sortes et que tu seras mieux à l'exterieur dans mes bras...

finalement je dosi repartir et revenir dans une semaine non mais c'est pas possible

je vais au restaurant pour dejeuner avec papa et grand maman tout en comptant toujours les contractions. mon col etait à 3 doigts pour moi ça avance mais je n'ose y croire
je vais donc à 15H à mon cours de sophro dans l'espoir de me detendre et de reprendre des forces en vue de ta naissance.
apres le cours la sage femme decide de m'examiner et en effet mon col est plus que favorable elle retente donc un decollement...qui fut instantané mais aussi très douloureux...et depuis ce moment là les contractions sont violentes fréquentes rapprochées de 8 minutes...ton papa est allé cherché ton frere à l'ecole à 16h, je l'appelle car je ne me sens pas de prendre le tram pour rentrer à la maison. il arrive 10 minutes plus tard il a du sentir que ça allait pas trop.
nous voilà parti pour rentrer à la maison...les contractions sont là elles me suspendent à la poignée de la voiture, je ne veux pas montrer à ton frère à quel point je souffre de peur de l'effrayer...

arrivée à la maison je decide de prendre une douche et decide rapidement que c'est le moment de partir à la maternité; moi qui me demandais comment je reconnaitrai le bon moment sans perdre les eaux??? je suis ure tu arrives et j'espere qu'on aura le temps parce que les contractions sont rapprochées toutes les 5 minutes et d'une telle intensité...

papa appelle grand maman pour venir garder raphael, je previens raphael que tu tapes à la porte secrete et que je vais partir pour te faire sortir...il se met à pleurer ne veut plus que tu sortes il veut attendre demain...la douleur me scie et me terrasse à chaque contraction, je pleure avec ton frere je m'en veux de le laisser comme ça mais je n'ai pas le temps il faut qu'il me laisse partir...je lui donne 5 euros pour aller au macdo avec grand maman, lui mets un dessins animé sur l'ordi un autre sur chaque tele au cas où grand maman ne saurait pas s'en servir;) n'importe quoi qd j'y repense mais j'aurais donné n'importe quoi pour qu'il arrete de pleurer...à cet instant j'ai l'impression qu'il sait que plus rien ne sera jamais comme avant...moi je le sais et j'ai peur...

je sais que tu arrives parce que j'ai un peu avancé les choses...je vivais mal cette fin de grossesse qui trainait alors qu'elle avait ete si dure à faire tenir m'obligeant à rester couchée, inactive, assistée. finalement tout celà fut benefique puisque te voilà en pleine santé.

il doit etre 17h quand nous arrivons à la maternité apres avoir traversé toute la ville à l'heure de pointe;) papa etait tout stressé car dans la voiture nous etions arretés sur la voie rapide et mes contractions etaient toutes les 3 minutes...ce qui est dingue c'est que entre chacune d'elles, j'avais l'impression que j'avais revé!!!

arrivée à la maternité nous tombons sur une sage femme tres gentille...il n'y a qu'une jeune fille en train d'accoucher...je gere la douleur je souffle mais la douleur est si violente que je suis fatiguee
je veux accoucher sans peridurale dans la mesure du possible mais je veux aussi que tu arrives sans douleur et sans spatules etc donc je veux pouvoir garder de la force pour l'expultion.
nous discutons des differentes possibilité mais la peur m'envahit...à un moment je ne me sens pas capable de te faire naitre j'ai peur...j'ai trop mal je n'arrive meme plus à me reprendre entre chaque contraction, la poche des eaux n'est toujours pas percée et je sais que quand ça sera le cas j'aurais encore plus mal...le travail avance mais tu n'est toujours pas engagé mais toujours tavhycarde...j'accepte la peridurale vers 20h je crois. elle me permet de me reposer et d'avoir moins mal meme si il est clair que sur moi ca ne marche pas super la douleur est qd meme supportable...j'essaie differentes positions pour t'aider à t'engager...papa est là avec moi on discute, souffle, plaisante comme à notre habitude, il est maintenant un pro des contractions...

vers 22h les sages femmes decident que tu dois sortir rapidement car ta tavchycardie a assez duré...
l'interne parle de forceps alors que je n'ai pas encore commencé à pousser...
je ne me sens pas prete, pour moi ca va trop vite, je te sens dans monbassin, je sens que ta tete est grosse et a du mal à s'engager...je pousse mais j'ai peur, et je n'ai pas l'impression que c'est le moment...

mais je comrpends que si je ne te sors pas rapidement je n'aurais plus le choix et je subirais ta naissance...alors avec papa je pousse mais je me retiens car je ne veux pas que tu sortes je ne suis pas prete à lacher prise et surtout cette peur ne me quitte pas...ton frere etait bien plus petit je pensais que tu ne passerais pas...et cette interne qui faisait des messes basses pendant que je poussais...vraiment mon education fait que je ne l'ai pas insultée mais vraiment il était moins une...

j'allais y arriver je nequitte plus des yeux la sage femme qui a confiance en moi qui m'encourage et me dit que je vais y arriver...sans elle je n'aurais surement pas pu te sortir sans encombre...elle me respecte sait ce que je veux...je veux t'accueillir en douceur avec amour, lumieres tamisees, sans violence, bref je veux que tu sentes avant tout l'amour que nous avons pour toi...

je pousse ta tete s'approche...je te sens traverser mon bassin, dechirer mon ventre, cette douleur si forte et si bonne à la fois...tu t'approches, stop...la tete tourne...sort...tu as la main sur le visage, je peux te dire que je l'ai bien sentie...
les epaules...mes mains te saisisent tu es là encore à mi chemin mon amour...et d'un coup te voilà tout chaud au creux de moi...tu pleures doucement...tu es beau, tu ressemble beaucoup à ton frere à ce moment là...et deja tu te redresse sur les bras et leve ta tete vers moi...

il est 22H24...et tu es enfin là

il m'a fallu plus d'une année pour te fabriquer mon tout petit...cette grossesse fut tres difficile, j'ai eu tres peur pour toi, peur de te perdre, sentiment de ne jamais te voir arriver pres de nous...je t'aimais deja tant que je n'aurais pas pu vivre sans toi.
la naissance de ton frere à fait de moi une femme, une maman, moi...
je pensais etre aussi boulversée à ta naissance mais ce ne fut pas le cas puisque je me suis blindee...
j'etais ta maman depuis longtemps, tu étais dans mon coeur depuis toujours...
c'était une evidence mais je m'y attendais
ça ne fait pas de ce moment un instant moins magique, mais ton frere m'a fait naitre et toi tu m'as finie...

avec vous mes amours me voilà entiere...à jamais